Avec un plateau exceptionnel (13 WRC, la nouvelle S2000 de Loix…), une spéciale-show de la Citadelle qui a rencontré un énorme succès et une météo favorable, la 27e édition du rallye de Wallonie a répondu aux attentes.
En signant, ce week-end, un 6e succès à Namur, Pieter Tsjoen vient de déposséder Robert Droogmans du titre de co-détenteur du record de victoires dans le rallye de Wallonie. Vainqueur en 2001 puis, consécutivement, de 2003 à 2006, Pieter Tsjoen avait également terminé en dauphin de François Duval l’an passé. Un succès qui n’aura visiblement pas été le plus difficile à décrocher pour le pilote de la Ford Focus WRC puisqu’il a occupé la tête de l’épreuve du premier au dernier kilomètre, signant 16 des 22 meilleurs temps en spéciales.
Si Patrick Snijers a tout de même signé 7 meilleurs temps (dont un ex aequo avec Tsjoen) et n’a jamais baissé les bras, il n’est pas vraiment apparu en mesure d’inquiéter le pilote Structo.
On peut même se demander si Bernd Casier, sur la seconde Focus WRC Structo, n’aurait pas pu lui contester ce premier accessit puisque, jusqu’à son abandon (ES7, waste gate et début d’incendie qui a endommagé le faisceau électrique) et hormis le petit faux-pas de Snijers à la Citadelle, l’écart n’avait jamais excédé 3 secondes, à l’avantage de l’un ou l’autre!
Le retrait de Casier a donné l’occasion à deux « débutants » de se mettre en valeur puisque tant Mattias Boon, qui découvrait le pilotage d’une WRC en course, que le Français Eric Brunson, qui disputait son premier rallye en Belgique, n’ont pas manqué d’étonner positivement.
Les deux Subaru WRC ont longtemps joué au coude-à-coude avant que l’espoir belge hausse le ton en fin de première étape et que, peu après, le Français ressente les prémices des soucis de boîte qui l’ont définitivement immobilisé dimanche matin…
A 20 ans, le jeune Boon, 3e, vient en tout cas de démontrer qu’il méritait vraiment tous les efforts concédés par Messieurs Deferm, Soenens et Sonck pour lui permettre de disputer le rallye de Wallonie en WRC.
Une autre bonne raison de se réjouir a concerné Freddy Loix, qui a inauguré ici-même sa Skoda Fabia S2000 en compétition. Le fait d’avoir profité de l’épreuve pour apprendre la voiture et peaufiner ses réglages ne l’a pas empêché de la hisser à une jolie 4e place, conforme à ses espérances.
On ne peut sans doute pas en dire autant de Melissa Debackere qui, bien que 5e, avait du mal à cacher une certaine déception liée à de multiples petits soucis tout au long du week-end qui l’ont peut-être empêchée de revendiquer, comme l’an passé, un podium…
Elle devance les Hollandais Mark Van Eldik et Erik Van Loon qui, bien qu’ayant été retardés eux aussi par divers soucis (sortie, crevaisons, problèmes de boîte…), se sont montrés plus convaincants avec leurs superbes WRC que le classement pourrait le laisser penser. Une remarque qui vaut aussi pour David Bonjean. Toutefois, s’il n’avait pas joué – enfin – la sagesse en se « contentant » de la victoire en Gr.N, on se dit qu’Alexandre Romain aurait sans doute tout tenté pour rester devant eux…
Un Gr.N qui a offert un très beau spectacle lui aussi en début d’épreuve, lorsqu’ils étaient une demi-douzaine à viser le podium de catégorie avec les Hollandais Van den Heuvel (très spectaculaire) et Van der Marel et les Belges Lhonnay, Langenakens et Verschueren (la seule Subaru face aux Mitsubishi). Seuls Lhonnay et Van der Marel ont échappé aux problèmes pour empocher les places d’honneur.
Face à pareille armada, il était difficile pour une « deux roues motrices » de briller, fût-ce une Porsche 996 GT3 qui, dans un passé brillant, a souvent brillé à Namur. Dès les premières spéciales, c’est la… Citroën C2 R2 Max du jeune Batave Hans Weijs Jr qui a mené les débats, face notamment à la Renault Clio R3 de son compatriote Jan de Winkel et aux Porsche de Lejeune et Gaban, ce dernier étant, au final, le seul « survivant » pour classer son Porsche Cayman GT-N aux portes du top 15 final. On ne taira toutefois pas les bonnes prestations de Jehenson (Renault Clio RS, 20e général et 1er Gr.M avant son abandon dans l’ultime chrono, problèmes électriques), du jeune Nicolas Damsin (Citroën C2 R2 engagée en Gr.A), proches de David Croes, vainqueur du challenge C2 R2.
L’autre coupe de marque, le Fiesta Trophy, a donné lieu à de nombreux rebondissements au fil des problèmes des uns et des autres. Mais Cédric De Cecco, 24e, a constamment mené les opérations face aux Demaerschalk, de Mévius ou Meurens. Des Fiesta R2 face auxquelles le Français Manu Guigou était venu se mesurer avec un certain bonheur au volant de la nouvelle Renault Twingo R2. Jusqu’à son abandon dimanche en début d’après-midi (mécanique).
Du côté des voitures historiques, Arnaud Clause, 23e, a fait honneur à son statut de favori en occupant le leadership du début à la fin de l’épreuve, face aux habituels Barbier, Deveux ou Debyser. Au volant de sa Ford Escort Gr.4, il est aussi parvenu à devancer les meilleures Fiesta R2…
On citera encore les abandons de Hubert Deferm, Tim Van Parijs, Gert Huzink et Francis Lejeune sur sortie de route et celui de Henk Vossen (mécanique).
Un mot, enfin, à propos de la manche du Critérium qui avait rassemblé, vendredi et samedi, 58 équipages. Une épreuve animée de bout en bout puisque pas moins de 7 leaders différents se sont succédé. Mais Renkin, Bouts, Berleur et Vermeulen ont rapidement renoncé. La victoire s’est finalement jouée dans l’ultime chrono quand Olivier Docquier, alors en tête, renonçait (crevaison) et que son poursuivant direct, Philippe Castremanne, perdait beaucoup de temps pour la même raison, laissant à un méritant Laurent Léonard le soin d’imposer sa Renault Clio RS Cup.